La Renault Dauphine F5 : un joyau de l’automobile française
La Renault Dauphine F5 représente l’une des versions sportives les plus emblématiques de l’histoire automobile française. Selon les données du marché des véhicules de collection de Bonhams Auction House, les modèles sportifs français des années 1960 ont vu leur cote progresser de 12% en 2024. Cette petite sportive française fascine aujourd’hui une communauté grandissante de passionnés, comme en témoignent les échanges sur https://bagheeratiti.forumactif.com/f5-renault-dauphine. Mais qu’est-ce qui explique cet engouement croissant pour cette version méconnue de la Dauphine ?
Genèse et développement de cette version sportive
Au début des années 1960, Renault se trouve face à un défi majeur. La Dauphine standard, malgré son succès commercial, souffre d’une image quelque peu terne sur le plan sportif. Les ingénieurs de Billancourt, menés par Fernand Picard, ambitionnent de créer une version plus dynamique capable de rivaliser avec les petites sportives européennes de l’époque.
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Le projet F5 naît de cette volonté d’insuffler du caractère à la sage Dauphine. L’équipe technique, dirigée par Albert Duc, se concentre sur trois axes principaux : optimiser le moteur Ventoux, affiner le châssis et alléger la carrosserie. Cette approche globale vise à transformer radicalement le tempérament de la voiture sans compromettre sa fiabilité.
Les défis techniques sont considérables. Comment extraire plus de puissance du petit moteur 845 cm³ tout en préservant sa longévité ? Les ingénieurs optent pour des modifications subtiles mais efficaces : culasse retravaillée, carburateur double corps et échappement spécifique. Cette philosophie d’amélioration progressive permet d’atteindre les objectifs de performance tout en conservant l’esprit accessible de la Dauphine.
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Caractéristiques techniques qui font sa singularité
La Renault Dauphine F5 se distingue de ses consœurs par des spécifications techniques qui en font un modèle à part dans la gamme. Son moteur Ventoux de 845 cm³ développe une puissance de 32 chevaux, soit 4 chevaux de plus que la version standard. Cette amélioration s’accompagne d’un taux de compression légèrement rehaussé et d’un carburateur Solex 26 PBIC optimisé.
Le châssis bénéficie de modifications subtiles mais significatives. La suspension avant à roues indépendantes conserve sa géométrie d’origine, tandis que l’essieu arrieu à bras oscillants reçoit des amortisseurs renforcés. Le système de freinage hydraulique Lockheed équipe les quatre roues, une caractéristique appréciable pour l’époque.
- Moteur Ventoux 845 cm³ développant 32 ch à 4600 tr/min
- Boîte de vitesses manuelle 4 rapports avec commande au volant
- Poids à vide de 630 kg pour une vitesse maximale de 115 km/h
- Consommation moyenne de 7,5 litres aux 100 kilomètres
- Freins à tambours hydrauliques sur les quatre roues
- Empattement de 2,27 mètres et voie avant de 1,22 mètre
Ces caractéristiques placent la F5 dans une catégorie intermédiaire, offrant un équilibre remarquable entre économie et performances pour l’époque.
Comment identifier une authentique F5 d’époque
L’identification d’une Dauphine F5 authentique demande un œil exercé et la connaissance de détails spécifiques souvent méconnus des néophytes. Les contrefaçons et les conversions de Dauphine standard en F5 sont malheureusement courantes sur le marché des voitures classiques.
Le numéro de châssis constitue le premier élément de vérification incontournable. Les F5 possèdent une série de numéros spécifique commençant par des préfixes particuliers, facilement vérifiables dans les registres Renault de l’époque. La plaque constructeur, fixée dans le compartiment moteur, doit mentionner explicitement la désignation F5.
Les badges extérieurs représentent un autre indicateur fiable, bien que reproductibles. L’écusson F5 sur la calandre et les flancs présente des caractéristiques typographiques précises, avec un relief et une finition chrome spécifiques. Les éléments de carrosserie, notamment les prises d’air latérales et certains détails de finition, diffèrent subtilement des versions standard.
L’intérieur révèle également des indices précieux : la sellerie spécifique, les compteurs avec graduations particulières et certains équipements de série permettent d’authentifier le véhicule avec certitude.
Restauration et entretien : les points critiques
La restauration d’une Renault Dauphine F5 demande une approche méthodique face aux défis typiques de ces véhicules cinquantenaires. Les problèmes de corrosion constituent le premier ennemi, particulièrement au niveau des bas de caisse, des passages de roues et du plancher. Ces zones critiques nécessitent souvent des interventions lourdes qui peuvent représenter jusqu’à 60% du budget total de restauration.
Les systèmes de freinage et de refroidissement posent également des difficultés récurrentes. Le radiateur d’origine, fragile et difficile à réparer, demande généralement un remplacement complet. La mécanique de la boîte de vitesses à quatre rapports révèle parfois des synchroniseurs usés, nécessitant une révision complète pour retrouver des passages de vitesses fluides.
L’expertise de la communauté passionnée devient alors précieuse pour identifier les bons fournisseurs de pièces détachées spécialisées. Un entretien préventif régulier, incluant la vidange fréquente du moteur et la surveillance des joints d’étanchéité, permet de préserver ces mécaniques authentiques et d’éviter les réparations coûteuses.
Valeur actuelle et perspectives du marché
La Renault Dauphine traverse une période de réévaluation sur le marché des classiques françaises. Les modèles en bon état oscillent entre 8 000 et 15 000 euros selon leur configuration et leur historique de restauration. Cette fourchette reflète un intérêt grandissant pour les berlines populaires des années 1960, longtemps délaissées au profit des sportives de l’époque.
L’évolution des prix ces cinq dernières années montre une progression constante d’environ 20 à 30%. Les versions bien documentées avec leur moteur d’origine atteignent désormais des valorisations impensables il y a une décennie. Cette tendance s’explique par la raréfaction des exemplaires préservés et l’émergence d’une nouvelle génération de collectionneurs sensibles au charme industriel français.
Comparée à ses contemporaines comme la Citroën 2CV ou la Peugeot 203, la Dauphine présente un potentiel d’investissement intéressant. Sa position de précurseur dans l’automobile de masse européenne lui confère une légitimité historique croissante, particulièrement appréciée des amateurs de patrimoine industriel français.
Vos questions sur la Dauphine F5
Quelles sont les différences entre la Renault Dauphine F5 et les autres versions ?
La F5 se distingue par son moteur Gordini de 845 cm³ développant 40 ch, ses freins à disques avant, sa boîte 4 vitesses synchronisées et ses équipements sportifs spécifiques comme le volant petit diamètre.
Comment reconnaître une vraie Renault Dauphine F5 d’époque ?
Vérifiez le numéro de châssis commençant par 1093, les jantes perforées d’origine, l’instrumentation complète avec compte-tours, les sièges baquets et la plaque constructeur mentionnant explicitement « F5 ».
Où peut-on trouver des pièces détachées pour restaurer une Dauphine F5 ?
Les spécialistes Renault classique, les clubs passionnés, les casses spécialisées et notre communauté proposent un réseau de fournisseurs fiables pour trouver les pièces rares et spécifiques à la F5.
Quelle est la cote actuelle d’une Renault Dauphine F5 en bon état ?
Une F5 restaurée vaut entre 15 000 et 25 000 euros selon l’état. Les exemplaires d’origine non restaurés oscillent entre 8 000 et 12 000 euros, la rareté faisant grimper les prix.
Quels sont les problèmes mécaniques les plus courants sur la Dauphine F5 ?
Attention à la corrosion des longerons, aux joints de culasse, au système de refroidissement, aux cardans et à l’usure des synchros de boîte, problèmes typiques de cette mécanique sportive exigeante.
